« Tyran de son propre cauchemar »

Savoir, toujours savoir comment est physiquement une personne avant de connaitre son mental, hein ? L'être vivant est si stupide, à mettre sa première impression sur le compte du physique. Tu l'as d'ailleurs apprit à tes dépends. C'est ce qui fait que toi, tu as longtemps été mit de côté, tu as longuement dégouté les autres. Avant de savoir te servir de ton physique à ton avantage. Toi, l'oiseau de la mort, la Chimère qui garde les enfers, Désincarnée en une sorte de pantin de la haine et de la folie...

Tu as le pelage d'un blanc sans reflet, partagé avec du noir. Un pelage bicolor peu habituel chez le loup, que tu revêtis bien. Des reflets d'argents sous la lumière douce, calme et sage de la lune. Tu possède d'énormes pattes, tu es d'ailleurs imposant, d'une grande taille, mais rachitique. Tes côtes saillantes sont légèrement cachées sous l'épaisseur de ton pelage. Tu as donc un poil très épais, rêche. Au niveau du cou, un surplus de poils fait comme une crinière, et le pelage est assez duveteux en cet endroit. Ta queue est longue, épaisse. Tu as de grandes oreilles Effilées, dont l'une est trouée, vestige d'une bataille d'antan. Ton museau est long, légèrement aplatit, un peu comme celui d'un renard. Tu as une étrange tâche blanc sur le bout de la patte avant droite. De gros coussinets sombres, durs et fait pour la marche longue et les combats. Tu as tendance à ne pas être très doué pour la chasse, ni être très rapide, mais le combat et la discrétion font parties de ton être. Tu as beau être instable, malgré tout tu nettoies de temps en temps ton pelage. Je dis bien de temps en temps, parce que ce n'est pas non plus un beau poil lustré et brillant.

Maintenant, parlons de tes yeux. Tes yeux... Le blanc est une couleur composée de toutes les couleurs de l'arc en ciel, vous savez. C'est un peu comme ton œil droite. Un œil blanc qui a tendance à viré de différents teints. Rouge, bleu, vert, turquoise, jaune, magenta, toutes ces couleurs en mesure de la température de ton corps ou le rythme cardiaque. On peut donc dire que c'est une faille dans ton masque, quand on apprend à te connaitre. Heureusement que personne n'est assez souvent face à toi pour savoir déchiffrer ses couleurs qui reflètent tes émotions. Ton autre œil est rouge foncé, presque noir parfois. Et couturé de cicatrice, mais des cicatrices sur lesquelles le pelage n'a pas repoussé. Mais ce n'est pas le plus étrange. Le plus étrange sont les marques noirs qui se croisent sur ton visage, autour de tes yeux. On dirait des tatouages, mais ce sont des parties de ton pelage colorées en noir. Je l'accorde, c'est vraiment très bizarre, mais rien d'impossible. En fait, c'est tout simplement comme des tâches de naissances. Sauf que c'est des cicatrices qui font que le pelage à mal repoussé. On disait qu'il était venu des enfers, et que ces marques étaient celles de Satan. Chacun croit ce qu'il veut, après... Mais lui, il sait d'où proviennent ses cicatrices; Comment oublier ?

Les ombres sont partout. Douces, mais tellement agressives. Tu as peur de l'ombre. Parce que tu vis dedans, parce qu'elles t'aspirent, qu'elles te chuchotent doucement de t'abandonner. T'abandonner aux ténèbres, sombrer dans la solitude, dans le silence, oublier... C'est tellement séduisant. Mais tu refuses de t'abandonner. Donc tu as peur des ombres. Mais tu y es chez toi en même temps... C'est compliqué et partagé. Quand un être d'ombre à peur de ce à quoi il appartient, quel destin peut-il bien avoir ? Sinon, malgré ça, tu vis dans l'ombre, par nécessité. Tu vis de colère, de haine, de sang. Aussi facilement souriant qu'assassin, tu es... Comme qui dirait bipolaire. En gros tu changes très souvent d'émotions, et très vite. Un passage brutal du chaud au froid. Aussi bien vous parlait-il, une conversation normale et quelconque dix seconde avant que maintenant il est sur vous, planquant ses griffes dans votre gorge, dévoilant ses crocs.

Tu as un comportement des plus étranges. Autant tu ne possède aucune honte, autant tu ne possède pas non plus la pitié. En fait tu ne possèdes presque plus d'émotion. Tu es une boule de haine, de rage, d'impulsions froides et sauvages. Tu es devenu un monstre. Qu'est ce d'être tuer de nombreuses fois ! Uh, bien sûr que non, tu n'es pas mort. Mais la mort aurait été moins terrible que ce que tu as vécu. Tu as une grande affinité avec la mort. Parce que cette mort est l'oiseau que tu nourris depuis longtemps, tu la nourris en lui offrant la vie, et elle te recouvre de ces ailes d'ombre et de douleur. Un oiseau maudit qui, malgré tout, t'offre une raison de vivre. Tuer. Tuer toujours plus. Toujours et sans arrêter cette course sans fin, cette course qui te fait, à chaque pas, un peu plus sombrer dans la folie démentielle qui t'as crée...

Tu n'es pas comme ce que certains essayent d'être. Tu n'es pas un sadique, quelqu'un qui tue juste pour son palmarès. Tu n'aimes pas ça, en fait. Mais tu t'y es habitué, et maintenant tu n'as plus trop le choix. Tu tues pour te défendre. Mais tu ne sautes pas à la gorge de quelqu'un tant que celui ci ne s'est pas mit en travers de ta route. C'est ainsi que tu es. Même si parfois tu sombres, ton peu de lucidité froide qui te reste s'en va, et tu deviens le monstre qui sommeil au fond de chaque félin. Parce que tu as été trop faible pour le contenir, cette créature en toi a grandit comme toi, t'as aidé à survivre, en échange,  elle prend de la force. Bientôt tu ne seras plus qu'un abime de mort et de peur. Tu fais déjà peur. Autant pour ceux qui connaissent tes actes, très peu nombreux étant donné que tu travails dans la nuit, autant par ton physique. Mais le physique n'intervient pas dans cette partie. Tu fais donc peur, et tu ne ressens plus rien quant aux regards des autres. Des regards chargés de dégout et de terreur... Tu trouves tout ces animaux trop naïfs, cupides, bornés. Toi, tu sais. Tu sais ce qu'est en vérité la vie. Un cercle vicieux qui n'est que pour apporter à la mort de quoi se nourrir. Mais les autres ont d'autres style de pensés. Ils sont idiots. Donc tu ne leur parles plus. Ils n'ont pas comprit tout ce que toi tu sais. Quand bien même tu as essayé de leur dire, mais ils n'ont pas écouté. Ils t'ont traité de fou. Qui ne l'est pas ?

Résumons l'affaire. Tu es bipolaire, tu es plein de rage et de haine, remplit d'impulsions meurtrières, tu es étrange, inquiétant, flippant, et ce n'est pas tout. Tu as aussi peur. Comme tout le monde, non ? Tout le monde à peur. Parce que cela fait partie de ce que l'on est. Sauf que toi, tu n'as pas peur de la mort, pas peur de la haine, pas peur de l'oublie. Toi, tu as peur de t'attacher. De ressentir quelque chose pour quelqu'un. Jusqu'à présent ce n'est plus arrivé, plus après l'accident de ta jeunesse. Mais tu sais que la vie est bien trop étrange et vicieuse pour ne pas tenter de te faire souffrir encore. Tu as déjà tellement souffert... Sinon tu aimes plutôt la solitude, vue que tu es un solitaire, qui n'aime personne, qui est froid, distant, sans aucune émotion. Quand bien même tu en ressentis parfois, ce qui prouve bien que tu es humain, et bien tu les caches sous la glace qui a recouvert ton cœur. Tu sais donc masquer tout ce que tu penses. Un acteur hors pair, un bien bon manipulateur. Pour arriver à assouvir ta soif de vengeance, à accomplir ton but, tu peux faire n'importe quoi. Tu peux même aller au delà de l'imitation émotionnelle. Tu as un don pour te mettre dans la peau de ton personnage, de celui que tu imites.

Tout cela pour quoi ? Pour trouver, pour anéantir ces clans. Parce qu'ils l'ont tué, ils les ont tué. Parce que les clans ont gâché ta vie... Et qu'ils t'ont traité comme un renégat parce que tu n'es pas comme eux.   Tu vas venger tout ceux qui ont compté pour toi... Oui, un jour, tu trouveras et tueras ceux qui ont fait ça. Ils pairont leurs crimes... Tu méprises toute forme de vie heureuse. Tu ne connais pas le bonheur, tout comme tu ne sais que rire de l'amitié ou l'amour. Parce que tu n'y crois pas. C'est des conneries, tout ça, pas vrai ? En effet. En effet, cette voix qui est cousine d'autres et encore d'autres, une voix dans ta tête. Une voix qui te critique, te commente, t'ordonne... Une voix démentielle parmi plein d'autres. Tu es schizophrène. Mais tu ne le sais pas, pour toi, tout cela est normal. Après tout tu n'as jamais eut à en parler avec d'autre, donc tu trouves ça tout à fait naturel d'entendre des voix dans ta tête. Tu vois des choses que ton esprit invente. Tu n'as pas de personnalité fixe. Tu n'es rien, mais tu possèdes le monde entre tes pattes. Tu crains l'eau, mais pas la glace. Tu ne sais pas nager, mais puisque tu as une phobie du liquide transparent, cela ne t'importe peu. Tu ne t'approche pas des grandes étendues d'eau.
Sinon, tu as des tendances amnésiques. En fait, tu es complètement fou, et irrécupérable. Mais personne n'a jamais essayé de te récupérer, même quand il en était encore temps... Tu vas faire payer l'indifférence des autres, ceux qui auraient put te sauver et qui t'ont simplement regarder te noyer dans la folie. Maintenant, c'est toi qui est indifférent... Maintenant, tout change. Parce qu'après tout tu as attendu tellement longtemps d'être assez fort, assez puissant pour te venger. Tu es patient, en effet... Et tu as bien d'autre qualité. Bien moindre comparée à tes défauts...

'' Qui suis-je ? Qui suis je vraiment ? Je suis la chaire de ta chaire, le sang de ton sang, mais tu ne me reconnais pas. Suis-je quelque chose, alors ? Suis-je vraiment un être vivant ? Est ce que j'existe ? Si toi tu ne me connais pas, qui le pourrais ? Si toi tu m'as oublié, qui voudrait se souvenir de mon existance ? Je suis renié. En véritée, je n'existe plus aux yeux de personne, c'est ça ? Je suis bannis, je ne suis plus... Pourquoi m'abandonnes tu à la mort ? Pourquoi ? Pour...quoi ? ''

Hiver, première année.

Le froid. Le froid est quelque chose que tous ressentent, physiquement aussi bien que mentalement. Le froid peut se trouver très légers comme intense. Avoir froid rapproche de la mort. Parce que la mort est froide. La boule de poile, les yeux entrouverts, n'avait même plus la force de gémir. Ce petit animal essayait de ramper vers la source de chaleur, l'odeur si douce qu'il reconnaissait comme celle de sa génitrice. C'est un instinct. On reconnait notre mère automatiquement. Mais cette source de chaleur s'éloignait toujours plus loin. Il avait finit par s'épuiser, et, faible, ne bougeait plus. Ses yeux livides entrouverts, sa bouche béante dans une sculpture grotesque d'un gémissement de douleur. Il était étendu sur les flancs. Sa respiration se condensait dans l'air glacial de l'hiver. Quelque chose le fit réagir, quelque chose de froid et mouillé qui tomba sur sa truffe. De la neige... Il poussa un dernier gémissement avant de sombrer dans un sommeil profond, et glacé comme la mort. Quand elle vit que le petit s'était enfin "assoupit", elle poussa un long cri de douleur. Le chant funèbre d'une louve blessée se répercuta dans la nuit avant de s'évanouir quand elle quitta son fils, l'abandonnant à un destin certain. Elle ne voulait croire que c'était sa chaire, son sang. Elle ne ressemblait pas à un monstre, elle.

Printemps, première année.

Le froid laissait doucement, lentement place à la douceur du Printemps. Les yeux fixés vers le soleil, il titubait, gaiment cela dit, mais il titubait. Il venait de s'enfoncer une épine dans la patte, mais elle n'avait pas trop mal. La vue du liquide rouge qui s'écoulait de la plaie, par contre, l'intriguait. Il pensait que cela n'était qu'un liquide sortant de la nourriture, par de lui. Le sang avait quelque chose d'étrangement fascinant à ses yeux. Il avait d'abord léché, puis laissé couler son sang. Après tout, l'odeur cuivré avait été très désagréable au début, mais maintenant l'habitude y était. Il rentra dans le terrier, rejoignit ses frères et sœurs et se roula en boulle. Plus jeune qu'eux, il était pourtant plus gros. Il voyait et entendait mieux, et savait aussi beaucoup mieux se battre. Et il y avait son visage... Totalement diffèrent de celui de tout les autres. Il avait des yeux étranges, et une sorte de... Masque de tatouage. Ses frères renards l'avait appelé Chimère. Il a donc vécu depuis sa naissance, ou, abandonné par sa mère, il fut recueillit par une famille renard. Et il vivait heureux. Si le bonheur est quelque chose de vraiment existant... Disons plutôt qu'il vivait innocent et inconscient de ce qu'il était vraiment... Innocent car il ne connaissait pas la vérité...

'' Love is dangerous for your tiny heart... ''

Eté, première année.

Le soleil brillait au dessus de sa tête. Comme tout les jours depuis presque la moitié de la saison. Un été aride. Mais il était heureux. Malgré le fait qu'il ai comprit qu'il n'était pas un renard, malgré le fait qu'il ait comprit que jamais il ne mènera une existence normale, il est heureux. Pourquoi ? A votre avis... Ah l'amour. Rien ne pourra détruire l'amour. Tout ce que l'amour peut faire, l'amour le fait, n'est ce pas ? Voyons, Roméo et Juliette ! Haw, les jeunes de nos jours... Bref. Il souriait au vent, il souriait aux arbres, il souriait à ce faible bonheur qu'est d'aimer. Elle s'appelait Neige d'Hiver. Une femelle de son espèce, même si elle n'avait pas les mêmes marques sur le visage. Ils avaient rendez vous comme presque tout les jours au même endroit. Ils étaient devenus amis... Ah , l'amitié peut bien vite évoluer. Il entendit les pas légers de la femelle blanche, le bruissement des feuilles. Mais... Quelque chose clochait. Il ne sut dire quoi, et ajouta ça sur le compte de la fatigue et de la chaleur; C'est sûr, il faisait tellement chaud qu'on croyait voir des vagues danser au dessus du sol... Il tourna la tête au moment ou la femelle entra dans la clairière. Et son corps se figea. Son sang se glaça dans ses veines. Il resta paralysé, regardant la jeune femelle avancer en boitant vers lui, la moitié du visage arrachée, la queue coupée en un petit moignon. Des grandes griffures zébraient son flanc. Il reconnut l'odeur douce amère du sang, et celle du clan de son amie. Sa seule amie périt devant lui, quelques minutes après qu'elle se soit effondrer à ses côtés. La douleur fut tel qu'il promit de la venger, car cela ne faisait aucun doute, elle était morte d'une bataille avec des loups de clan. Il promit de la venger, et ne put plus jamais se faire d'amis. Car pour lui cela revenait à souffrir. L'amitié, l'amour, tout cela n'est plus lui. Il a quitté ces sentiments, les a abandonné à jamais. Parce qu'aimer, c'est souffrir. Il se leva, après avoir veillé sur le corps de sa défunte amie. Puis partit vers le soleil couchant. Il avait dit adieu au terrier et aux renards des lustres avant cela, quand il était devenu trop gros et imposant, quand il avait apprit ce qu'il était. Il affectionnait encore les renards, parce qu'ils étaient sa famille. Maintenant, il retournait les voir. Pour demander de l'aide, pour qu'ils lui disent comment se venger. Ou tout simplement pour se réconforter...

Malheureusement cela ne fut pas possible. Une forte odeur de suie emplit ses narines au fur et à mesure qu'il avançait vers le terrier. Quelque chose bougea derrière lui. D'un bond impressionnant, il fit volte face, tous crocs dehors, grognant comme un démon, le pelage hérissé à doubler son volume. Un loup se tenait là. A première vue, un adulte. Mais la seule chose qu'il vit fut le feu derrière le grand canidé. Celui ci abordait une moue dégoutée en regardant le loup élevé par les renards. Beaucoup avaient dit qu'il y avait un loup qui vivait parmi les renards, et il était même dit que cet étrange loup était envoyé des enfers. Ses yeux reflétaient l'âme... Tant de rumeurs sans qu'il en sache rien, alors que ces rumeurs le concernaient. Bref. Les flammes qu'il voyait était en train de danser derrière le loup qui ne bronchait pas, se contentait de le dévisager. Il grogna de plus belle et se jeta dessus. Puis tout devint noir...

Il rouvrit les yeux, étalé au sol, sur la berge du fleuve. Il lui prit quelque instants avant de comprendre ou il était, avant de comprendre qu'il devait recracher l'eau qu'il avait avalé. Il chercha du regard quelque chose qui pourrait lui signaler ce qu'il faisait ici. Avant qu'il n'aperçoive le cadavre d'un lapin, calciné un peu plus loin. Le feu. Le terrier. Il devait se rendre au terrier immédiatement. Quelque chose était enfoncé dans son corps, de sorte à ce qu'il souffre dès qu'il bouge. Il réussit quand même à se lever, et vit qu'il s'était enfoncé un morceau de bois dans la hanche. Il se rallongea et attrapa le morceau avec ses dents, puis... Tira. Un mouvement brusque qui fit couler son sang par la plaie béante. L'eau qu'il avait encore sur son pelage brulait. Il gémit de douleur, mais se leva tout de même et boita vers le Terrier; Il devait s'assurer qu'ils allaient bien. Sa famille... Il devait s'assurer qu'ils allaient bien. Et par la même occasion, tuer ce grand loup gris clair qu'il avait vue. Il se souvenait avec exactitude du pelage clair, des yeux d'un bleus clairs qui le marquait tellement. Il devait le tuer, il ne savait pas pourquoi mais son esprit le lui ordonnait. Détruire les clans, et tuer le Loup de l'Incendie, voilà ses objectifs dans sa sombre vie.

Automne, première année.

Les feuilles couvraient le sol comme un duvet. Le froid commençait à se faire sentir. Il regardait le soleil se coucher à l'endroit ou jadis il y avait sa "maison". Le feu avait ravagé le terrier, il n'en restait rien. Il espérait qu'il y ait eut des survivants, ce qui était peu probable. L'espoir fait vivre... Il était donc sur la petite coline ou se situait avant le Terrier. Il réfléchissait. Cela fait maintenant deux saisons qu'il erre, solitaire, dans la foret. Il a déjà tué. Il a essayé diverses techniques pour approcher les proies, et les tuer. Les plus fructueuses furent la séduction et la surprise, et les plus drôles aussi. Mais pour tuer il n'eut pas vraiment prit gout de la torture. Il préférait tuer froidement, sauvagement, sans autre émotion que la haine qui le rongeait. Il aimait le sang, et restait sans aucune émotion, sauf quand il jouait la comédie pour approcher sa proie. Il était devenu fort dans ce domaine. Depuis l'incendie, il faisait son possible pour éradiquer les loups de clans. Mais quelque chose l'avait intrigué, dans la chasse d'aujourd'hui. Il avait surprit un cheval et un  loup qui discutait. Lui qui était un observateur, plutôt du genre à tout savoir sur quelqu'un sans que celui ci ne l'ai jamais vue, il avait écouté la conversation. A propos d'une assemblée, et de frontières. Il en avait conclut qu'il y avait aussi des clans de ces étranges animaux appelés chevaux. Ou encore les lions, dont une page de son histoire comporte l'entrée en scène dans sa vie. Mais nous n'allons pas parler de ça, ce serait bien trop long et sombre, encore un plongeons dans les arcanes de la folie....
Mais ce qui l'avait intéressé fut le moment ou ils évoquèrent la perte d'une louve dans le clan. Ses oreilles se dressèrent instantanément sur son crâne. Et il écouta...

'' Elle était gentille, jolie et dévouée.  Mais elle a été tué par le clan ennemi. Disons que nous n'avons rien pu faire pour elle. Une alliance entre nos deux clans rivaux à chacun, chevaux et loups, nous nous sommes cachés. Mais elle non. Elle voulait défendre les portées.... La pauvre. ''

Il en avait assez entendu. Maintenant, il savait qu'il n'allait pas lutter contre un clan, mais contre quatre. Quatre clans qui n'avaient rien fait pour elle.

Folie pure, Hiver, deuxième année.

Un cri résonna dans son esprit. Il poussa un soupir d'aise, et se roula en boule, sombrant dans le sommeil. Son pelage poisseux était couvert de sang. Il était légèrement blessé à l'épaule, mais ne sentait rien. La folie est un élan d'invincibilité, en quelque sorte. C'est seulement après qu'il va ressentir la douleur. Au centuple... Il a apprit à maitrisé, combattre, tué, manipulé, et tout cela en une année de vie. Mais que dirait toutes les rares personnes qui l'ont aimé, il y a une époque ? Il s'en moque. En fait, il n'en a que faire maintenant, des autres. Juste bon à être exécuté. Il a encore tué. Et s'endort paisiblement après avoir laissé éclater sa rage. Ca arrive, de temps en temps. De sombrer totalement dans les ombres, de frôler la perte, avant de revenir, quand tout est finit. Après tout, c'est peut-être mieux ainsi. Comme ça il n'a plus aucune émotion. Il s'est construit un masque de pierre et de glace, enfouit son cœur dans un glaçon recouvert d'épine, il n'est plus accessible par les sentiments. Autre que la haine, la rage, la colère, la furie furieuse; qui le définissent si bien d'ailleurs. Il est comme mort, mais ne l'est pas.

Voici un peu près ton histoire. Maintenant, c'est simplement les grandes lignes. Il y a encore des tonnes de choses qui ne sont pas dites, parce qu'elles sont trop sombres, ou parce qu'elles n'en valent pas la peine; Ton passé est sombre, tout comme ton futur. Tout autour de toi n'est que sang. Tu n'es plus qu'une simple boule de rage et de colère assassine.  Ton histoire n'est pas finit. Elle s'écrit encore. Elle s'écrira encore jusqu'à ta mort...