Je suis Tentacule de Pieuvre. Je connais la vérité.
Tentacule de Pieuvre marchait depuis plusieurs minutes dans cette forêt. La forêt des âmes en peine.
Je ne suis pas une âme en peine car je connais la vérité.
Tous les autres étaient aveugles. Elle avait vu la vérité. Ils était stupides. Un mot de cela et elle serait bannie du clan pour blasphème.
Ne plus penser à ça. Chasser.
Il y avait peu de gibier dans les environs, mais la louve sentit une odeur de mulot. Elle se plaqua au sol et se rapprocha de la proie. Il n'y avait pas de vent. Elle bondit alors sur le mulot et le plaqua au sol, sans le tuer.
Petite Proie se tortille. Petite Proie va mourir.
C'était un miracle que le mulot ne sois pas mort d'une crise cardiaque. D'habitude, les proie mourraient avant même que la louve puisse s'amuser avec.
Sa queue, tel un serpent, se dressa flexiblement dans l'obscurité. Sa Tentacule. Elle aimait l'appeler comme ça.
La Tentacule rampa alors vers le mulot, toujours maintenu au sol par les pattes avant de Tentacule de Pieuvre. Elle était à quatre pattes. Pas besoin de s'asseoir, sa Tentacule était assez longue. Trop longue.
La louve relâcha alors le mulot de l'étreinte de ses pattes avant. Mais uniquement pour voir la Tentacule s'enrouler autour du mulot, tel un serpent.
Le mulot agonisa alors. Il faisait des bruits rigolos en s'étranglant.
Une fois la proie morte, elle la pris dans sa gueule. Elle n'allait pas le manger, elle n'avait pas faim. De plus, il n'était pas mort de peur. Cela méritait récompense.
Elle creusa alors un trou et y plaça la proie. Non pas pour revenir la chercher plus tard mais comme offrande. Une offrande à la vérité. Mais la vérité ne mange pas de viande.
La vérité ne mange pas de viande.
Alors pourquoi lui offrir se mulot ? Car c'est une vie. Une vie éteinte, certes mais c'était encore une vie il y a deux minutes.
Son âme ira au bon endroit. Près de la vérité.
Une fois le trou rebouché, elle marqua le sommet de la butte de terre par une marque d'un coup de Tentacule. Sa signature.
La vérité ne mange pas de viande. Mais Tentacule de Pieuvre elle avait besoin de viande pour survivre. Mauvais la viande.
Se dirigeant alors vers un petit carré d'herbe, elle avala toute l'herbe. Les effets se firent sentir tout de suite. Son estomac se serra et elle baissa la tête pour vomir et son demi-lapin de se matin ressortit. Elle n'était pas assez pure. Pas encore.
La louve bondit sur un tronc et déchira l'écorce pour grimper. Une fois en hauteur, elle s'installa sur une branche solide et regarda la forêt. Pas de solitaire ou de guerrier de clan en vue. Dommage. Rencontrer un solitaire l'aurait occupé. Le cadavre du dernier n'était même pas encore totalement décomposé. Elle le savait, elle passait le voir chaque jour.
Cette forêt était froide. Une bonne température pour la louve. Elle ferma alors ses yeux gris et froids et s'endormit, rêvant de plaines d'herbes, de chèvres, de sang, de sacrifices, de cadavres en décomposition, de mouches et de serpents.
(Désolé, je commence toujours court)